Partager l’abondance : un couple johannais apporte chaleur et réconfort à quatre familles

TÉMOIGNAGE – LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français — jeudi 18 décembre 2025

Par Émilie Rey, responsable des communications.

Au détour d’un fil Facebook

C’est une histoire qui commence presque par hasard, un moment ordinaire qui a donné naissance à un geste profondément humain qui illuminera le temps des Fêtes de quatre familles accompagnées par le Quartier de l’Emploi et L’ANCRE (L’accueil, Accompagnement des Nouveaux arrivants et Conseils en Recherche d’Emploi).

Martin, résident de Saint-Jean-sur-Richelieu depuis 2017, navigue sur son fil Facebook jusqu’à qu’il voit la publication d’une personne qui propose de contribuer à un panier de Noël pour une famille dans le besoin.

« Pourquoi je ne le ferais pas? » s’est-il alors demandé.

Sans attendre, il décide de soutenir quatre familles, un chiffre simple, rond, qui lui semblait possible. Patrick, son conjoint, touché par l’initiative, embarque aussitôt : « Il m’a dit : moi, je vais t’aider aussi ».

2025 a été une belle année pour tous les deux; elle leur a apporté des moments précieux et beaucoup de reconnaissance. Portés par ce sentiment, ils ont eu envie d’offrir au suivant.

À la rencontre du Quartier de l'Emploi

C’est en demandant du soutien dans sa quête à la Société Saint-Vincent-de-Paul que Martin est mis en contact avec le Quartier de l’Emploi. Il connaissait l’organisme de nom et pour lui leur mission soutient parfaitement la sienne. Rapidement, il échange avec les personnes responsables afin de bien comprendre les besoins réels des familles.

Certaines situations le bouleversent, notamment la vulnérabilité de certaines familles.

« Ils peuvent se sentir isolés, dépourvus, parce qu’ils n’ont pas encore accès aux ressources disponibles pour eux » raconte-t-il.

L’envie d’aider devient alors encore plus pressante.

Martin précise qu’il n’a jamais vraiment fait de bénévolat. « C’est ma façon de contribuer pour 2025 » confie-t-il.

Ce geste, pour lui, n’est pas un accomplissement personnel mais une simple évidence : « si on peut alléger la vie de quelqu’un, ne serait-ce que pour quelques jours, pourquoi s’en priver? »

Un soutien concret et bienveillant

Pour la rentrée, Merveille a bénéficié d’un appui matériel pour ses enfants, réduisant la pression financière liée aux fournitures scolaires. Ce geste simple a eu un grand impact : moins de stress, plus de temps et d’énergie pour se concentrer sur l’organisation du foyer. L’aide matérielle n’est pas qu’un soutien pratique ; elle devient une porte ouverte vers l’apaisement et la confiance.

De mon côté, j’ai vu une maman courageuse, attentive, profondément investie dans la réussite de ses enfants. Malgré les défis, Merveille ne baisse jamais les bras. Elle observe, apprend, ajuste et trouve la force d’avancer.

Des paniers généreux, pensés pour réchauffer le cœur

Depuis trois ans, Martin achète pour sa famille une boîte-repas complète du réputé restaurant Le Normandin : plats sous-vide, accompagnements, grosses portions faciles à réchauffer. Cette année, il a décidé d’offrir la même expérience aux familles soutenues par le Quartier de l’Emploi : un repas abondant, savoureux, qui réunit et rassemble.

Mais pour lui, ce n’était « pas assez ». Il voulait contribuer davantage alors, il a ajouté quelques produits festifs comme une boîte de chocolats, une dinde et il a récolté des livres pour enfants et des vêtements en excellent état, de son entourage afin de compléter le tout.

Il prépare les sacs avec soin, famille par famille. « Ça me fait tellement plaisir juste de collecter tout ça… » dit-il avec simplicité.

Un geste intime, mais ouvert sur la communauté

Martin ne connaît pas personnellement les familles qu’il aide, il va les rencontrer lors de la livraison des boîtes-repas. Pour lui, ce don est un premier pas, peut-être le début d’un engagement plus large. Ce qu’il souhaite surtout, c’est que les familles se sentent accueillies, considérées et vues.

« C’est une goutte d’eau dans l’océan… mais au moins, ces quatre familles passeront un moment chaleureux pour le temps des Fêtes » dit-il humblement.

Inspirer d’autres gestes

S’il a accepté de témoigner, Martin insiste bien sur le fait que ce n’est pas pour briller.

« Je n’ai pas besoin de mes quinze minutes de gloire » dit-il en souriant

Il espère simplement que son histoire donnera envie à d’autres personnes de contribuer elles aussi, à leur mesure.

Sa démarche est spontanée, profondément humaine, enracinée dans une conviction simple : lorsqu’on a la chance de vivre dans l’abondance, même temporaire, pourquoi ne pas la partager?