J’ai eu la chance de rencontrer un couple très sympathique, Colette Ranarivony et Joseph Randrianarivelo, dont le parcours de vie et d’immigration est aussi riche qu’inspirant. Leur histoire, empreinte d’engagement et de passion pour l’humain, mérite d’être partagée.
Colette et Joseph forment un couple originaire de Madagascar qui s’est établi à Saint-Jean-sur-Richelieu après un parcours de vie remplit d’engagements sociaux, professionnels et spirituels.
Joseph détient une maîtrise en droit et une formation en théologie. En 2016, il a été mandaté pour venir au Canada afin d’accompagner la communauté chrétienne malgache à Montréal; il a également desservi d’autres communautés à Trois-Rivières, Québec et Saint-Jean. Colette l’a rejoint en 2017 avec un permis de travail ouvert, prête à contribuer elle aussi à cette nouvelle étape de leur vie.
À Madagascar, Colette a travaillé comme enseignante, directrice d’une radio privée et représentante d’un organisme d’adoption danois. Elle est diplômée d’une licence en anglais de l’université de Madagascar ainsi que d’une maîtrise en théologie, faite en Norvège, avec son mari. Elle s’est également engagée dans des actions sociales auprès des femmes victimes de violence et des orphelins.
Dès son arrivée, elle a commencé par faire du bénévolat dans un organisme d’aide aux devoirs à Longueuil, avant d’occuper des postes comme agente de centre d’appel, secrétaire à La Porte Ouverte et préposée aux bénéficiaires.
De son côté, Joseph a assumé ses fonctions de pasteur pendant plusieurs années au Canada. Puis, ayant atteint l’âge limite pour exercer selon les règles de son Église, il a poursuivi ses activités à titre bénévole, tout en souhaitant trouver une nouvelle voie professionnelle. Il a aussi fait du bénévolat en francisation pour des personnes immigrantes, à la Porte Ouverte.
Accompagnement
Arrivé à un moment de transition de vie, ils ont découvert le Quartier de l’emploi; leur accompagnement a marqué un tournant pour eux. Colette a été suivie par Emmanuelle Plante, conseillère en emploi, qui l’a soutenue dans son retour vers l’enseignement, sa passion de toujours. « Depuis toujours, c’est ma passion. Mon père était enseignant, quatre de mes frères et sœurs aussi. Moi y compris, ça a été toujours ma passion. » Grâce à cet appui et à son expérience comme enseignante en francisation à la Porte Ouverte, elle a été embauchée comme animatrice en francisation au Cégep Saint-Jean, où elle enseigne aujourd’hui à des personnes immigrantes.
Joseph, de son côté, a été accompagné par Éric Villeneuve, conseiller d’orientation, qui l’a aidé à explorer des pistes concrètes. « Je sens que j’ai encore de la force, alors je souhaite continuer à contribuer ici, au Québec, et mettre mon expérience au service de la communauté. »
Depuis, il a pu expérimenter deux milieux de travail; ces dernières expériences le propulsent à poursuivre sa recherche d’emploi vers un emploi lié à ses intérêts et à sa réalité de vie.
Ressource essentielle
Leur passage au Quartier de l’emploi a été, pour eux deux, une ressource essentielle. « On nous a beaucoup aidés, on nous a supportés, on nous a encouragés. À part ça, on a appris beaucoup de choses, » a confié Colette. Ils y ont trouvé non seulement des outils professionnels, mais aussi une écoute précieuse.
Sur le plan familial, Colette et Joseph sont les parents de quatre enfants, deux filles et deux garçons, tous adultes et mariés. Trois vivent toujours à Madagascar, et un autre est installé en France. La distance avec leurs proches n’est pas toujours facile à vivre, mais ils ont trouvé une manière de maintenir un lien fort. « Grâce à la technologie, on peut se parler tous les jours, » a raconté Colette. « Nos petits-enfants nous appellent chaque soir avant d’aller se coucher. »
Le couple s’est installé définitivement à Saint-Jean-sur-Richelieu, une ville où ils trouvent un environnement calme et accueillant, très différent du rythme de vie plus animé auquel ils étaient habitués à Madagascar. Si l’adaptation au mode de vie québécois et à la langue a représenté un défi, notamment pour Joseph, tous deux y voient aujourd’hui une richesse. « Ce calme, cette sérénité, c’est une autre façon de vivre, mais qu’on a appris à aimer », partage Joseph.
Leur parcours inspire et rappelle combien un accueil bienveillant et un accompagnement adapté peuvent transformer l’élan migratoire en véritable enracinement.