Jacinthe Larivière enseigne la pratique de la conduite d’autobus. (Photo Courtoisie) 

Une conductrice d’autobus devenue formatrice

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°13 – jeudi 5 décembre 2019

Par Manon Racine

Une conductrice d'autobus devenue formatrice

C’est bien connu, il n’y a pas qu’un chemin qui mène à Rome ! Dans la chronique de ce mois-ci, nous allons nous pencher sur les compétences fortes et la mise de l’avant de celles-ci pour obtenir un nouvel emploi.

Jacinthe Larivière cumule plus de 20 ans comme conductrice d’autobus, que ce soit au niveau scolaire, en transport adapté, mais principalement en milieu urbain. En 2016, elle se donne le défi de conduire des camions lourds, mais cette aventure lui fait prendre conscience que sa santé a besoin de plus d’interactions avec la clientèle.

En mars 2018, elle décide de se joindre au groupe Nouv’Elles Avenues + pour retrouver la passion face à un travail. Jacinthe nous parle ici de son passage au Quartier de l’emploi : « J’ai suivi le programme pour voir où j’en étais dans ma carrière, voir toutes les options. Je pensais que je me connaissais bien, que j’étais bien dans ma peau, je travaillais dans le même domaine depuis longtemps, mais petit à petit, j’avais perdu la flamme ; celle dont j’ai besoin pour me sentir utile, qui donne un sens à ce que je fais. »

 

La découverte

Au Quartier, avec l’équipe en place, Jacinthe a refait son CV en misant sur ses compétences fortes, ses intérêts et son expérience. Quelques mois après sa démarche, Jacinthe a entendu parler d’un poste de formatrice en milieu de travail au CFTR – Centre de formation du transport routier.

« J’ai écrit une lettre de motivation pour accompagner mon nouveau CV et je me suis dit que je n’avais rien à perdre d’essayer. Ce fut gagnant ! J’enseigne maintenant la pratique de la conduite d’autobus. Je peux partager mes connaissances avec les autres, transmettre ma passion pour le volant et retrouver le contact humain qui fait que je me sens bien à la fin d’une journée. Le CFTR m’a également formé pour enseigner les cours théoriques et j’ai pris la décision personnelle de suivre des formations pour me mettre à niveau en français et en informatique.

« Je le fais pour moi et surtout pour donner le meilleur de moi-même à mes élèves, enchaîne-t-elle. Je ne peux pas me trouver davantage sur mon X que présentement en exerçant ce métier extraordinaire »

 

 

Les savoirs

Claudia Bédard, coordonnatrice du COFFRE (volet femmes) au Quartier de l’emploi, nous parle ainsi de l’importance de bien identifier ses compétences fortes.

« Les participantes sont appelées à faire le bilan de leurs compétences en faisant ressortir les trois savoirs : savoir, savoir-être et savoir-faire. Le savoir fait référence aux connaissances (je connais…), le savoir-être parle des qualités (je suis…) et le savoir-faire met de l’avant les compétences (je sais faire…).

« Dans le cas de Jacinthe, poursuit Mme Bédard, son savoir-être se traduit par sa force de transmettre l’information, sa capacité à s’adapter à toutes sortes de clientèle et sa passion pour le secteur du transport. Son savoir-faire réside dans son expertise en conduite d’autobus urbains et autres pendant de nombreuses années.

« Pour ce qui est du savoir, Jacinthe connaît bien les règles de sécurité routière, elle possède une bonne base en entretien mécanique ainsi que les classes appropriées à la conduite de différents poids lourds. C’est ce que nous avons mis en lumière dans son CV. Cet exercice lui a permis de croire en elle, en ses compétences fortes et ainsi obtenir son emploi de rêve. »

 

Le défi à relever

Présentement, Jacinthe participe à l’élaboration des prochains plans de cours des cohortes 2019 – 2020 au CFTR en apportant son expertise et ses connaissances au niveau du transport urbain.

« J’ai été sélectionnée pour mettre à jour les cours pour les futurs élèves. Mon cœur revit et je m’investis à 110 % dans ce projet, car ce sont de nouveaux apprentissages pour moi. Je sens que je peux faire avancer les choses pour le bien de l’entreprise, des usagers des divers transports et pour mieux refléter le marché actuel du travail. Quel beau défi ! »

 

 

Les répercussions

Pour terminer cette chronique, laissons la parole à Jacinthe : « Nos hésitations nous font douter. J’aimerais que chaque femme sache que les répercussions d’une telle démarche se feront sentir au fil du temps, peut-être pas instantanément, mais elles feront de toi une meilleure personne ; c’est à ce moment-là que tu sauras que ça valait la peine de venir au Quartier de l’emploi. N’en doute jamais, les répercussions seront là ! »