Sur la photo, dans l’ordre habituel, on reconnaîtra Karine Paquet, participante à L’éche’Elle et Audrey Bélanger, conseillère en emploi au COFFRE. (Photo Courtoisie) 

Une belle histoire de courage et de détermination

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°48 – jeudi 6 août 2020

Par Manon Racine

Une belle histoire de courage et de détermination

L’histoire de Karine Paquet en est une de persévérance, de courage et de détermination ; comme quoi, tout est possible lorsqu’on y croit. En 2018,
à la suite d’une autre restructuration au sein de la compagnie qui l’emploie, Karine se retrouve une fois de plus au chômage. Ayant occupé à ce jour
plusieurs postes, elle voit bien qu’elle devra apporter un changement significatif à sa carrière.

Depuis toujours, elle a un rêve : travailler manuellement, avec des outils. Voici ce qu’elle me raconte : « Toute petite déjà, je demandais pour Noël des
bottes à cap d’acier, une chemise à carreaux rouges et noirs. Je suivais mon père et mon frère partout ! Je voulais avoir, moi aussi, un coffre à outils. À
mon premier emploi, j’étais pompiste ! J’ai toujours été attirée par des métiers moins conventionnels pour les femmes, mais je me suis longtemps laissé
influencer et freiner par ce qu’on allait penser de moi. »

Élément déclencheur

À la suite d’un passage au COFFRE, Karine découvre les opportunités de carrière en soudure. Cette rencontre sera pour elle une révélation. Dès lors, elle décide de débuter une démarche pour valider son choix et s’assurer que ce domaine est réellement pour elle.

Karine m’en parle ainsi : « J’avais besoin de m’outiller pour savoir où aller. Nous avons fait des tests d’intérêts et de l’exploration sur le terrain ; j’ai découvert que j’avais les aptitudes pour devenir machiniste. Ce domaine correspondait davantage à ma personnalité que la soudure et l’environnement de travail me plaisait encore plus. La précision requise dans ce métier, le défi logique que représente la lecture d’un plan d’assemblage ainsi que la mise à profit de mon côté visuel font que j’ai opté pour une formation à l’EPM (École professionnelle des métiers) en usinage. »

 

Le service L'Éch'Elle

Par son accompagnement personnalisé, en formule individuelle avec possibilité d’ateliers de groupe, le service L’éch’Elle guide les femmes ayant un intérêt vers les métiers à prévalence masculine. Audrey Bélanger, conseillère en emploi, nous parle du service offert.

« Nous sommes là pour aider les femmes à trouver les solutions pour aplanir et éliminer, autant que possible, les obstacles rencontrés soit en emploi ou lors de leur formation. Parfois, les participantes ont seulement besoin de ventiler, de parler de ce qu’elles vivent pour se recentrer sur leur objectif de carrière. Nous revenons sur les raisons qui ont mené à ce choix, il nous arrive aussi de les informer sur les ressources accessibles, sur leurs droits. Avec Karine, nous avons aussi exploré les options pour un soutien financier durant ses études. »

COVID et persévérance

Karine en était à ses dernières semaines de formation lorsque la pandémie a ralenti tout le Québec. Plutôt que de se laisser décourager, elle a profité de ce temps d’arrêt pour avancer sa formation théorique afin de ne pas trop retarder la date d’obtention de son diplôme, prévue en novembre.

« Je voulais absolument travailler dans mon domaine durant l’été et j’ai eu la chance de trouver un emploi estival chez GLP Hi-Tech. C’est une opportunité extraordinaire d’apprendre le métier. J’ai apporté mon coffre à outils avec moi et j’aimerais bien qu’il y reste. C’est comme un rêve ! L’école, c’est bien, mais en entreprise, c’est encore mieux », me dit-elle, des étoiles dans les yeux.

 

La suite et le mot de la fin

À l’automne, Karine prévoit poursuivre sa formation, continuer à travailler à temps partiel et débuter son stage de fin de formation. Cette femme curieuse et déterminée poursuivra surtout son rêve et désire être un exemple pour ses deux grandes filles. Je lui ai demandé ce qu’elle aurait à dire à une femme qui, tout comme elle, a longtemps repoussé ses intérêts envers le travail manuel.

Voici ce qu’elle a répondu : « J’aimerais avoir une bonne jasette avec cette femme pour lui parler de l’importance de bien se connaître, d’avoir un plan bien défini et de ne pas hésiter à demander de l’aide. Je lui dirais aussi : Fais-le pour toi, n’écoute pas les autres ! Il faut savoir prendre SA place sinon les gens vont la prendre à ta place. »

Bon succès Karine ! Garde cette fougue et cette passion, c’est tellement contagieux !

Manon Racine est agente de communication au Quartier de l’emploi (coffre.ca)