Jeannette Hall a trouvé les outils pour réussir en emploi. (Photo Courtoisie) 

Transformer son anxiété en alliée pour trouver un emploi

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°26 – jeudi 4 mars 2021

Par Manon Racine

Transformer son anxiété en alliée pour trouver un emploi

L’anxiété, vous connaissez ? Saviez-vous qu’une enquête faite auprès de la population mentionne que la majorité des participants (88 %) ont éprouvé récemment un symptôme d’anxiété ? Ce mois-ci, notre participante du groupe Cibl’Emploi, Jeannette Hall, accepte de nous parler de l’anxiété (qui fait partie de son quotidien) et des outils qu’elle a découverts pour aller de l’avant, étape par étape.

À la suite d’un accident de travail, Jeannette doit adapter son emploi à ses nouvelles limitations qui l’empêchent de soulever des charges. Ayant œuvré depuis très longtemps en restauration, particulièrement dans des résidences de personnes âgées, Jeannette se retrouve devant ce qui lui semble être une montagne à franchir pour se trouver un nouvel emploi.


« Je vivais un grand stress ! Je ressentais un poing dans mon estomac ; l’anxiété, ça amplifie les émotions. Je voyais seulement les problèmes qui m’arrivaient, je ne voyais pas les solutions », m’explique Jeannette en toute honnêteté.

Facteurs nuisibles

Marie-Claude Laberge, conseillère au Quartier de l’emploi, nous raconte : « En addition d’un bilan professionnel approfondi et d’un processus d’orientation, nous avons des suivis individuels avec nos participants toutes les semaines. Cette démarche lui a permis de transférer ses compétences dans un nouveau secteur qui tenait compte de sa nouvelle réalité. Par contre, je sentais que le stress et l’anxiété de Jeannette pouvaient nuire à son parcours vers l’emploi.

« Jeannette étant très ouverte à l’idée de mettre toutes les chances de son côté, je l’ai donc mise en contact avec l’organisme Groupe d’Entraide pour un Mieux-Être (G.E.M.E.). Pour que ses recherches portent fruit et qu’elle trouve sa place en emploi, Jeannette devait franchir les étapes une à la fois. Le plus dur n’est pas de gravir la montagne, mais bien de faire le premier pas… Jeannette l’a bien compris et elle a su prendre son envol en toute sécurité. »

Un organisme à découvrir

« Chez G.E.M.E, nous comprenons que les personnes se trouvant sans emploi vivent parfois les émotions suivantes : colère, frustration, tristesse, peur du jugement. Toutes ces émotions peuvent amener une perte d’estime, de confiance en soi. Nous offrons des groupes de soutien en virtuel, il n’y a aucuns frais pour nos groupes, c’est gratuit pour le moment, le temps de la pandémie, pour ne pas créer plus d’anxiété aux personnes qui ont perdu leur emploi.

« Chaque semaine, nous proposons un outil, un truc pour aider les gens qui souffrent d’anxiété, bien sûr, mais aussi de stress, panique, phobie sociale, dépression, burnout, séparation, deuil, etc. Ce n’est pas dispendieux pour prendre soin de soi et, chez nous, c’est comme une grande famille, il n’y a pas de place au jugement », m’explique Lucie Bergeron, directrice générale de l’organisme.

Passer à l'action

À la suite de son passage au Quartier de l’emploi, Jeannette a obtenu un emploi de coordonnatrice dans une résidence intermédiaire pour personnes âgées. Durant sa première semaine de travail, Marie-Claude lui a téléphoné tous les jours pour discuter et la soutenir dans son intégration en emploi.

« Lorsque j’ai reçu l’appel me confirmant l’emploi, je n’y croyais pas, raconte Jeannette. Je retournais dans un secteur d’emploi que j’aimais, j’étais vraiment excitée. Je savais que je devais bien m’outiller pour être prête pour mon futur emploi, j’ai donc participé aussi à des rencontres avec le groupe G.E.M.E. J’ai découvert qu’il n’y avait pas de honte à exprimer ce qu’on ressent; on vit tous, plus ou moins, les mêmes situations, on réagit juste de façon différente. Il ne faut pas se laisser guider par notre orgueil, notre ego. J’ai été accueillie à bras ouverts. »