Sophie Boivin lors d’un cours en présentiel au Campus Notre-Dame-de-Foy de Québec. (Photo Sophie Boivin) 

Retourner aux études pour accompagner les familles endeuillées

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°26 – jeudi 3 mars 2022

Par Manon Racine

Retourner aux études pour accompagner les familles endeuillées

En septembre 2018, les chroniques du Quartier ont vu le jour. Depuis, chaque mois, une personne accepte de nous raconter son parcours, le changement qu’elle a fait dans sa vie et les outils dont elle s’est dotée pour trouver son X professionnellement. Ce mois-ci, voici l’histoire de Sophie Boivin qui a fait le choix, peu commun, de retourner aux études vers l’obtention d’une attestation d’études collégiales en services-conseils aux familles et préarrangements funéraires.

C’est sous le conseil de Services Québec que Sophie s’est jointe au groupe Options Compétences +. Elle raconte : « Je dois avouer qu’au début, je n’étais vraiment pas convaincue de débuter cette démarche. J’avais de grandes hésitations face à une formule en groupe. Cependant, j’avais compris que je devais m’outiller pour changer de vie, car l’avenir qui s’annonçait, je n’en voulais pas ! »
Elle poursuit : « La peur de ne pas être bonne, que ça ne marche pas et que je fasse tout ça pour rien, m’amenait à être plus négative. C’est parfois difficile de sortir de sa zone de confort. J’ai décidé de me laisser une chance, de me faire confiance, et que si au pire, il y avait un échec, bien, ce serait un apprentissage. »

Un choix clair

Lors d’une démarche, les personnes participantes préparent un plan de carrière et doivent aussi envisager d’autres options, au cas où le plan initial, appelons-le, le plan A, ne fonctionne pas. Sophie a fait différentes recherches pour trouver son plan de carrière. Rapidement, il s’est avéré que sa passion pour aider les gens en situation de deuil était sa voie.

Sophie explique : « Lorsque ma grand-mère est décédée, j’ai eu un déclic, je trouvais tellement que le métier de support aux familles endeuillées était important. À ce moment-là, je n’étais vraiment pas là dans ma vie. C’est lorsque mon grand-père, huit ans plus tard, est décédé à son tour que j’ai commencé à envisager que c’était faisable, que j’avais ce qu’il fallait pour aider les proches à dire un dernier au revoir mémorable à leurs êtres chers. »

Sophie ajoute : « Cette profession sert à mettre un baume sur le décès d’un proche, à porter un regard différent sur celui-ci. Dans le fond, c’est un hommage à la vie de la personne défunte que les proches veulent faire. Il y a beaucoup d’options possibles pour faire cet hommage ; dans ce rôle, il faut faire preuve d’écoute active, d’empathie, de respect et de compassion. La profession de services-conseils aux familles et préarrangements funéraires consiste à guider les proches, les aider à débuter leur processus de deuil dont le dernier au revoir fait partie. »

Les étapes vers la réussite

Cependant, avant de pouvoir étudier dans ce domaine, Sophie a eu quelques étapes à franchir. Tout d’abord, elle a dû réussir son équivalence de secondaire 5, ce qu’elle a fait avec brio. Par la suite, avec l’aide de sa conseillère, elle a fait les étapes d’inscription au cégep ainsi qu’une demande de prêts et bourses.

Sa demande acceptée, Sophie fait maintenant partie de la cohorte en ligne du Campus Notre-Dame-de-Foy de Québec. La formation sera d’une durée de 2 années et demie incluant parfois des week-ends en présentiel.

 

 

Maman déterminée

Sophie, mère de trois enfants dont elle a la garde partagée, termine en disant : « Retourner aux études à l’âge adulte, ça peut faire peur. Cependant, si tu aimes ton domaine d’études, si c’est une passion, que tu es au bon endroit, ça ne devient plus des devoirs, mais plutôt des apprentissages qui te rapprochent de ton but. Ma fille de 11 ans est fière de moi, elle trouve cool que sa mère soit aux études. On se montre nos notes, on s’encourage. Je deviens pour elle un modèle, et ça, ça me rend vraiment fière ! »