Nancy Rizkallah, du Centre de femmes du Haut-Richelieu, désire faire une différence dans la communauté johannaise. (Photo Manon Racine) 

Redonner le cadeau du Québec aux autres femmes

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°5 – jeudi 7 octobre 2021

Par Manon Racine

Redonner le cadeau du Québec aux autres femmes

Déjà le mois d’octobre qui pointe son bout du nez ! Au cours de ce mois aura lieu l’édition 2021 de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles (18 au 24 octobre) sous le thème Notre Québec en commun. Il était donc tout naturel, pour ce mois qui célèbre le parcours migratoire, de vous raconter l’histoire de Nancy Rizkallah, ancienne participante à Déclic-45 et maintenant agente de projet à la diversité au Centre de femmes du Haut-Richelieu.

Tout d’abord, saviez-vous que 15,1 % de la population totale du Québec est née à l’étranger ? Nancy fait partie de ces personnes résilientes qui ont choisi notre pays comme terre d’accueil. Elle raconte : « Je suis originaire du Liban et au Québec depuis dix ans. En juin 2018, ma famille et moi avons quitté Montréal pour venir nous installer à Saint-Jean-sur-Richelieu. »

Depuis son arrivée en sol québécois, Nancy s’implique, en plus de son travail, dans des actions bénévoles, car elle porte en elle un désir profond de faire la différence auprès des autres femmes issues de l’immigration. « Je suis bien positionnée pour aider ces femmes, nous avons beaucoup de points en commun, ayant connu l’expérience, parfois difficile, d’immigrer dans un autre pays », ajoute-t-elle.

L'importance de bien s'enraciner

Pour bien expliquer le parcours migratoire, Nancy fait l’analogie, très révélatrice, entre cette expérience et une fleur. « Lorsqu’une personne arrive dans un autre pays, c’est un peu comme lorsque nous transplantons une fleur. Au début, tout naturellement, elle aura tendance à faner, à perdre de la vigueur, car le changement d’environnement est drastique. La personne est invitée à se positionner dans ce nouveau terreau, pour bien s’acclimater. »

 

Nancy poursuit : « Si on lui offre, d’entrée de jeu, les bons services, les outils pour comprendre son nouvel environnement, la culture, les lois, le système social et scolaire, elle aura plus d’énergie pour s’enraciner et continuer, par la suite, à grandir. »

Être utile

Cette femme forte et réfléchie désire, plus que tout, faire avancer les choses. Elle explique : « Les femmes ont un très grand rôle à jouer pour que l’intégration de la famille se passe en douceur. Par leurs différents rôles, elles ont souvent la charge de l’éducation des enfants, l’installation de la maisonnée, le soutien psychologique du conjoint (et de la famille) face à l’adaptation d’un nouveau mode de vie. Il est donc très important qu’elles trouvent des services pour être bien accompagnées, qu’elles se sentent comprises et bien soutenues. »

Cette passion qui l’anime depuis toujours, ce rêve est maintenant réalisé. Grâce à son emploi d’agente à la diversité, Nancy évolue dans un contexte où elle peut offrir aux femmes des activités de réseautage, des trucs pour faire face aux situations de base du quotidien, des ateliers où elles pourront côtoyer d’autres femmes qui, comme elles, vivent le stress d’un déracinement.

 

Compréhension

Elle termine en disant : « Je comprends les femmes immigrantes, je désire qu’elles soient heureuses et je veux leur offrir un environnement sans jugement, où elles n’ont pas à être fortes, en tout temps. Pour ma part, j’aspire à être un modèle pour mes enfants, je veux faire quelque chose de grand de cette migration. Par mes actions, j’aimerais poursuivre le legs de mon père, qui a été une personne de référence par sa combativité et son positivisme, lui qui a enduré la guerre. »