Glenda occupe un poste au contenu Web à Saint-Jean-sur-Richelieu au sein du Centre de ressources pour les familles de militaires de la région de Montréal. (Photo Courtoisie)

Quitter un pays pour construire son avenir

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°34 – jeudi 2 mai 2019

Par Manon Racine

Quitter un pays pour construire son avenir

Voici l’histoire de Glenda et de sa rencontre déterminante avec le service L’ANCRE qui vient en aide aux personnes issues de l’immigration grâce à la participation financière du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI).

C’est en 2013 que Glenda a foulé le sol québécois pour la toute première fois. Originaire du Venezuela, où une crise humanitaire fait rage depuis plusieurs années, elle fait partie des 10% de la population qui ont choisi l’exode pour une meilleure qualité de vie.

«Dans mon pays, tous les biens de première nécessité sont rationnés: l’eau, l’électricité, les médicaments, la nourriture. Je désirais un meilleur endroit pour bâtir une famille. Mon mari et moi avons habité en Argentine cinq ans après notre départ du Venezuela, mais la même situation se reproduisait. Ce sentiment de “déjà-vu” nous a incités à faire des recherches pour trouver une nouvelle terre d’accueil.»

 

Le français, vous dites

Le premier critère pour ces migrants était de trouver un endroit où les besoins de base pourraient être comblés avec le salaire minimum offert. Le Québec offrait cette possibilité. Glenda et son conjoint ont donc tout vendu pour repartir à neuf.

Glenda me raconte en riant sa première expérience avec la langue: «À mon arrivée au Québec, je parlais le français de France, appris à l’école, l’anglais et l’espagnol. Le premier douanier rencontré s’est adressé à moi et j’ai réalisé que je ne comprenais pas du tout ce qu’il me demandait. Ce fut tout un choc!»

C’est donc très rapidement que Glenda a débuté un certificat universitaire en langue française (langue seconde) pour réintégrer sa profession d’origine. Possédant un BAC en communication avec profil journalistique au Venezuela, l’apprentissage de notre langue devenait un prérequis d’importance.

Durant sa scolarisation, Glenda a aussi fait les démarches pour que son diplôme en communication soit reconnu au Québec. À la suite de la reconnaissance de son diplôme et l’obtention de son certificat, elle était maintenant prête à débuter ses recherches d’emploi.

 

L'expertise de L'ANCRE

Glenda avait entendu parler d’un service pour les immigrants grâce à ses recherches sur le Net. Avec sa conseillère de L’ANCRE, elle a entrepris les démarches pour trouver un emploi dans son domaine.

«J’avais un CV, mais il était fait selon les normes de mon pays. Mon âge, ma photo, ma situation familiale et plusieurs informations hautement confidentielles y figuraient. Nous l’avons donc adapté pour cadrer avec les pratiques d’ici. Ma conseillère m’a guidée dans ce processus et surtout elle a trouvé tous les petits détails pour faire ressortir ma candidature.

«Tout le long de nos rencontres, j’ai reçu un service très personnalisé, poursuit-elle. Si elle voyait un emploi qui pouvait me convenir, elle me l’acheminait rapidement. C’est d’ailleurs ma conseillère qui m’a aidée à postuler sur l’emploi que j’occupe depuis.»

 

Au service des gens

Glenda occupe un poste d’agente au contenu Web à Saint-Jean-sur-Richelieu au sein du Centre de ressources pour les familles des militaires de la région de Montréal. À la manière de L’ANCRE, l’organisme supporte les familles nouvellement arrivées pour trouver des emplois, une école pour les enfants, l’apprentissage de la langue et surtout l’intégration et le bien-être de ces familles.

«Le fait d’être trilingue et de connaître parfaitement comment peuvent se sentir les nouveaux arrivants m’aident dans mon travail. J’ai enfin trouvé mon X. Je n’aurais jamais pensé que celui-ci se trouvait au Québec!» Glenda termine notre entretien en riant, c’est une femme heureuse de ses choix qui se trouve devant moi.