Une question de perception OU toujours une réalité en 2020?

 

Le Canada Français, N°11 – jeudi 19 novembre 2020 :

Une question de perception OU toujours une réalité en 2020?

Dominic Marsan, ancien participant à Déclic-45 au Quartier de l’emploi

Nous les avons longtemps appelés le «sexe fort», les pourvoyeurs, ceux qui, selon moi, avaient un rôle bien défini, un cadre précis qui leur demande d’être des supers héros. Ça ne doit pas toujours être facile de porter cette pression sociale! Je me suis donc questionnée à savoir, est-il vrai de penser qu’un homme, en 2020, éprouve certaines difficultés à demander de l’aide, à accepter de prendre soin de lui ? C’est ce que j’ai tenté de comprendre en discutant avec monsieur Dominic Marsan, ancien participant à Déclic-45 au Quartier de l’emploi.

Monsieur Marsan, svp, parlez-moi un peu de votre parcours de groupe au Quartier de l’emploi ?

«En 2019, avant mon passage dans vos locaux, je croyais que seulement les femmes pouvaient obtenir des services. Grâce à une amie qui m’a référé, j’ai débuté la formule en groupe. Je suis le seul homme à avoir terminé la formation complète», me dit-il en riant.

Croyez-vous que certains hommes peuvent avoir de la difficulté à débuter une démarche ?

« Oui, je pense que certains peuvent avoir des réticences. On est parfois porté à se sentir très fort, invincible même. Pour ma part, je me disais que j’avais toujours travaillé dans le domaine de la supervision, que je ne serais jamais capable de sortir de ça. Je suis d’une génération où après 20 ans à faire la même chose, tu crois que tu dois y rester, à tout prix. »

Qu’avez-vous appris suite à ce cheminement ?

« Ce qui m’a le plus impressionné, c’est de découvrir que toutes mes expériences, personnelles et professionnelles, pouvaient être transférées pour faire un autre métier. J’ai fait une réorientation et ce fut une révélation! J’ai compris que je pouvais faire autre chose avec ces compétences-là et que rien ne m’obligeait à conserver un métier qui ne me convenait plus, avec les années. »

Qu’aimeriez-vous dire à un homme qui hésite à demander de l’aide face à sa carrière ?

« Je lui dirais : si tu n’es plus heureux, que tu crois que tu ne peux pas t’en sortir, que garder un métier que tu n’aimes plus est la seule option ; tout ça, c’est complètement faux. N’hésite pas si tu n’es pas certain, que tu te cherches, tu peux obtenir des conseils et un service personnalisé, pour ta situation, ton âge et ton parcours. L’équipe qui nous accompagne au Quartier est merveilleuse, à l’écoute, tout est fait dans le respect. »

À ce que j’entends suite à cette entrevue, il y a encore un peu de chemin à faire d’où la pertinence d’une journée internationale pour la santé et le bien-être des hommes. Bonne journée messieurs !

Manon Racine

Agente de communication, Quartier de l’emploi