Joan Thompson et Iyas Nassb, un jumelage interculturel pleinement réussi. (Photo Manon Racine)

Le jumelage interculturel : gagnant pour tous!

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°9 – jeudi 3 novembre 2022

Par Manon Racine

Le jumelage interculturel : gagnant pour tous!

Saviez-vous qu’il existe, en partenariat avec le service L’ANCRE du Quartier de l’emploi, un programme de jumelage interculturel, ici à Saint-Jean-sur-Richelieu ? Ce mois-ci, j’aimerais vous raconter l’histoire d’un jumelage pleinement réussi entre Iyas Nassb, technologue dentaire, originaire de Syrie et Joan Thompson, Johannaise impliquée dans sa communauté.

Le tout a débuté en 2020. À ce moment-là, nous étions en pandémie et confinés à la maison. Lors d’une entrevue avec le journal Le Canada Français, Iyas avait mentionné que pour les personnes immigrantes, le plus gros défi du confinement était qu’ils allaient perdre rapidement le français appris et durement acquis. Notons qu’à son arrivée ici en 2019, cet homme déterminé ne parlait aucunement la langue.

Joan, de son côté, en faisant la lecture du journal, a vu l’opportunité de faire une différence. Elle m’explique : « J’ai contacté L’ANCRE pour pouvoir aider Iyas à continuer de parler le français. À raison de deux fois par semaine, nous nous sommes fixé un rendez-vous virtuel pour pratiquer la grammaire française, entre autres. »

Iyas poursuit : « Joan et moi faisions la lecture du journal ensemble. Elle me posait des questions pour vérifier ma compréhension des articles lus. Au début, je soulignais les mots que je ne comprenais pas et j’en dressais une liste. J’ai débuté avec une grande liste ! » ajoute-t-il en riant.

Belle complicité

De ces échanges est née une belle complicité et ils ont abordé, par la suite, la culture québécoise, la nourriture d’ici en comparaison avec celle en Syrie, la situation du pays là-bas, etc. J’ai demandé à chacun les points positifs d’un tel jumelage. Joan me répond tout simplement : « J’aime apprendre sur les autres cultures, ça me permet de voyager sans frais, je trouve ça fascinant et tellement gratifiant. Ça me donne de l’énergie de pouvoir continuer d’aider Iyas et sa famille. On rit beaucoup ensemble ! »

De son côté, Iyas me dit : « Pour pouvoir vivre ici, comme tout le monde, il faut parler la langue. J’ai beaucoup appris avec Joan. Ça m’a permis, entre autres, de passer l’examen nécessaire pour l’ordre des technologues dentaires du Québec et de continuer d’exercer mon métier, qui me passionne. »

Un parcours tellement inspirant

Ce n’est pas la première fois que j’avais la chance de m’entretenir avec Iyas et je dois dire que son progrès en français est phénoménal. Il peut maintenant faire des blagues dans la langue et écrire celle-ci. Saviez-vous que l’arabe s’écrit de la droite vers la gauche, contrairement à nous ? Imaginez ce que cet homme a dû surmonter comme défi pour pouvoir réussir son examen de l’ordre si rapidement.

 

Iyas poursuit : « Le jumelage, c’est aussi avoir une personne de confiance pour nous dans cette ville. Une personne à qui demander des conseils, parfois. Joan m’explique la société québécoise, elle prend de nos nouvelles et m’aide à comprendre le fonctionnement de la communauté. »

 

Un nouveau citoyen canadien

« Le Canada pour une personne immigrante, c’est la liberté, c’est un rêve. J’aimerais, moi aussi, dans le futur, aider une autre personne immigrante grâce au jumelage. Ça m’a tellement apporté que j’aimerais le faire à mon tour », de conclure Iyas Nassb, qui vient tout juste d’obtenir sa citoyenneté canadienne, en octobre 2022.

 

Joan ajoute : « Il faut accueillir les autres, c’est notre responsabilité ; voilà pourquoi je suis bénévole depuis 2017 pour le service L’ANCRE du Quartier de l’emploi. »