Caroline Lavoie s’est outillée pour intégrer le marché du travail où elle est maintenant polyvalente.hoto Manon Racine)

La force de quitter son passé pour changer son avenir

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°52 – jeudi 1 septembre 2022

Par Manon Racine

La force de quitter son passé pour changer son avenir

Depuis toujours, on nous enseigne d’aller à l’école pour ensuite intégrer le marché du travail, trouver un appartement, une maison et faire notre vie d’adulte. C’est la norme et c’est comme ça!

Pour Caroline Lavoie, le chemin aura été bien différent. Lors de son arrivée à notre succursale du COFFRE à Saint-Hubert, Caroline venait de se trouver un endroit où habiter ; elle qui avait passé quelques mois d’hiver dans la rue, à devoir faire la file le soir venu pour se trouver un lit dans une église reconvertie pour héberger les personnes en situation d’itinérance.

« À 30 ans, j’avais mon DES (diplôme d’études secondaires) en poche, mais je n’avais aucune expérience de travail. J’avais fait plusieurs essais, plusieurs erreurs dans le passé. J’avais tenté d’étudier en comptabilité, ça n’avait pas fonctionné. »

Un organisme pour femmes

Conseillée par une travailleuse sociale, Caroline Lavoie a intégré le programme FOCUS d’une durée de 12 semaines. Elle m’explique : « J’aimais le fait que cet organisme soit dédié aux femmes seulement. C’était rassurant ! Je partais de loin. Au sein du groupe, nous étions six, j’ai dû m’adapter à elles et elles à moi. Heureusement, il y avait beaucoup de respect, autant dans le groupe qu’avec la belle équipe en place.

« Ce n’était pas nécessairement toujours facile de suivre le rythme, de m’adapter, mais je suis allée tous les jours au COFFRE, même si certains ateliers étaient en virtuel », enchaîne-t-elle.

Le fait de sortir, de se présenter aux ateliers constituait un pas vers la réalité du marché du travail qui attendait Mme Lavoie. Tous les apprentissages étaient de petits pas menant à son autonomie financière.

 

Explorer pour se découvrir

Le programme FOCUS était bien adapté à ses besoins. Durant la démarche, il y a plusieurs ateliers de connaissance de soi ainsi que des visites exploratoires prévues. Elle m’en parle : « J’ai été amenée à apprendre à mieux connaître ma personnalité, nous avons fait beaucoup d’introspection. Ce n’était pas toujours évident, mais ça m’a permis de découvrir mes forces. »

Lors d’une visite d’exploration, elle a découvert un intérêt pour la pâtisserie. Elle a songé à retourner aux études dans le domaine, mais la liste d’attente a mis un bémol à ce projet. Caroline Lavoie explique : « Ma conseillère m’a encouragée à persévérer ! Il existait d’autres options que les études, elle m’a aidée à les découvrir. C’est d’ailleurs elle qui m’a parlé de la possibilité de faire un stage au Laboratoire Chocolat de Juliette et Chocolat situé à Longueuil. »

 

Vers un premier emploi

Le Laboratoire Chocolat est l’endroit où tous les produits retrouvés en boutique sont créés, emballés pour être livrés dans les succursales Juliette et Chocolat. À cet endroit, on retrouve l’usine de fabrication, mais aussi une boutique ouverte au public. Cet endroit offre donc de nombreuses possibilités à Caroline Lavoie de se développer.

« À la suite de mon stage, j’ai été embauchée ! Étant donné que c’est mon premier emploi, j’étais nerveuse, je doutais de mes compétences. J’ai débuté l’emploi en décembre 2021 et depuis, je travaille à temps plein. Je fais majoritairement de l’emballage, de la préparation de commandes, mais je peux faire aussi de la vente, du service-conseil aux clients et de la caisse. Je ne pensais pas aimer faire de la caisse, je n’en avais jamais fait, mais j’aime ça ! », me dit-elle, avec un soupçon de plaisir et de fierté dans la voix. Avec ton parcours, il y a de quoi être fière Caroline !

Je lui laisse le mot de la fin : « Quand on veut, on peut ! Peu importe nos erreurs, celles qu’on a faites dans le passé, on a tous une valeur. J’ai appris ça au COFFRE ! Souvent, on se voit pire qu’on est. »