On ne le dira jamais assez, il n’y a pas d’âge pour apprendre et encore moins pour réaliser un rêve, mais… concrètement, en connaissez-vous beaucoup des personnes sexagénaires qui retournent sur les bancs d’école à temps plein ?
Ce mois-ci, je suis allée à la rencontre d’un homme fort sympathique, Claude Vincent. En nous livrant son histoire, il nous démontre que tout est possible, qu’il suffit d’y croire, surtout de ne jamais jeter l’éponge et d’accepter d’aller chercher de l’aide, en cas de besoin.
Il me raconte : « Je pars de loin. Je peux dire que j’ai touché le fond. En partant d’en bas, je ne pouvais pas faire autrement que remonter. À la suite de gros soucis de santé, j’ai perdu mon emploi. J’ai réalisé que les emplois très manuels, je ne pouvais plus faire ça. Il fallait que je trouve en premier lieu les solutions à mes ennuis de santé, tout ça a pris beaucoup de temps. J’ai eu recours à l’aide sociale pour pouvoir subvenir à mes besoins et traverser cette période difficile. »
Une fois sa situation stabilisée, il a fait appel au Quartier de l’emploi pour trouver un bon plan pour terminer sa carrière et être heureux. Il avoue avoir longuement hésité avant de franchir les portes du Quartier.
« Ça m’a pris plusieurs mois avant de me décider à demander de l’aide. Souvent, l’orgueil nous bloque. Maintenant, je peux dire qu’il ne faut pas hésiter ; s’il y a une opportunité, il faut la saisir, c’est la seule façon de s’en sortir », explique-t-il.
M. Vincent poursuit : « Avec ma conseillère, nous avons fait le bilan de ce que j’avais fait durant mon parcours professionnel. Je suis déjà allé sur la route et j’en garde de très bons souvenirs. Il y a une forte demande dans ce domaine, j’ai donc fait des tests d’aptitude pour confirmer que le métier de camionneur était fait pour moi. »
Mélanie Lemay, conseillère en emploi, explique : « À la suite des tests effectués, nous avons discuté de la possibilité d’un retour aux études. Ensemble, nous avons fait des démarches auprès de Services Québec et obtenu une aide financière afin de rendre le projet d’études réalisable pour M. Vincent. Le DEP (diplôme d’études professionnelles) en transport par camion, d’une durée de 615 heures, se donne ici à l’EPM (École professionnelle des métiers) en collaboration avec le CFTR – Centre de formation du transport routier, de Saint-Jean-sur-Richelieu. »
Cet homme, vraiment taquin, n’a pas eu trop de difficultés à réintégrer l’école et surtout y trouver sa place. L’humour ayant toujours fait partie de sa vie, il me raconte qu’il vit très bien son rôle de papi de la classe. Il avoue avoir eu quelques petites difficultés avec l’électronique, les tablettes pour le journal de bord en camionnage, mais rien d’insurmontable.
M. Vincent ajoute : « Ça faisait longtemps que j’avais ce projet en tête, mais ça coûte cher aller en formation. Je voulais aller au CFTR, car on y apprend vraiment beaucoup. On apprend sur les camions, bien sûr, mais ce n’est pas tout. On rencontre des employeurs qui viennent nous présenter leur entreprise, on fait aussi des visites directement sur les lieux des compagnies qui recrutent. C’est encourageant, car on voit qu’il y a quelque chose qui nous attend au bout de tout ça. »
Déterminé, il sait déjà de quoi sera faite sa prochaine et dernière carrière. Il m’en parle avec fierté, les yeux pleins d’étoiles devant ce qui l’attend : « Début janvier, je partirai sur la route, vers un rêve de longue date. Je sais déjà ce que j’aimerais : pour moi, ce sera du transport de longues distances. Je veux voir du pays, partir plusieurs semaines d’affilée et admirer de nouveaux paysages. À mon âge, je n’ai plus vraiment d’attaches ici. Mes enfants sont grands, je peux partir, m’évader et découvrir de nouveaux horizons. Je trouve que c’est la plus belle façon de finir ma carrière. »
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