Annie Levreault s’est donné tous les outils pour bien combiner la conception et la construction réaliste d’un projet. (Photo Courtoisie) 

Heureuse de son travail dans la construction

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°52 – jeudi 5 septembre 2019

Par Manon Racine.

Heureuse de son travail dans la construction

Avez-vous déjà songé à transformer une passion en un gagne-pain professionnel? Annie Levreault nous raconte comment sa passion pour la
construction l’a amenée à transformer sa vie pour en faire un métier où elle peut s’épanouir et apprendre un peu plus chaque jour.

Le tout débute en 2015 lorsque Annie débute une technique en design d’intérieur au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu. D’emblée, elle sait qu’elle veut lier la construction au design d’intérieur. C’est son plan d’origine, mais elle ne sait pas encore comment cela se traduira au quotidien.

En 2018, son diplôme en poche, Annie devient cuisiniste. Rapidement, elle se rend compte que ce n’est pas ce qui la passionne; elle n’a pas oublié son plan d’origine. Depuis quelques mois, elle rénove sa maison et elle adore ça. C’est alors qu’elle écrit une publication sur Facebook en mentionnant qu’elle recherche un nouveau défi.

 

Réflexion

Une offre des plus alléchantes lui parvient d’un entrepreneur en construction qui accepte de lui donner sa chance comme charpentière-menuisière et designer d’intérieur.

Prudente et un peu anxieuse aussi, Annie décide de prendre du temps pour réfléchir à cette offre, mais surtout pour s’outiller et s’assurer que c’est ce qui sera le mieux pour elle, pour sa carrière, mais aussi sa famille qu’elle n’oublie pas dans l’équation.

Au cours de cette période, Annie aura l’occasion de venir rencontrer une conseillère du Quartier de l’emploi à différentes reprises. Ensemble, elles valident le choix de carrière qu’Annie songe à faire. «Au Quartier de l’emploi, j’ai reçu la tape dans le dos qu’il me manquait pour faire le saut. Seule, je n’aurais peut-être pas franchi le pas. Un revirement de carrière comme celui-ci, c’est angoissant. Je voulais faire les bonnes étapes pour bien me préparer à la réalité d’un métier en construction. Ma conseillère m’a donné des informations sur le domaine de la construction, des pistes à explorer pour m’assurer que ce choix était réaliste. J’ai eu de l’accompagnement, de l’écoute et de nombreux conseils», raconte Annie.

 

L'Éch'Elle

Le programme L’éch’Elle, qui accompagne les femmes qui œuvrent ou désirent œuvrer dans des métiers à prévalence masculine, était parfait pour Annie. Lors des rencontres individuelles, la conciliation travail/famille, les horaires atypiques et la distance entre les chantiers de construction ont fait partie des aspects à considérer pour la réussite de la transition de carrière que s’apprêtait à faire Annie.

«Avant mon retour aux études en 2015, j’étais maman à la maison. J’avais toujours été très présente pour mes filles et je désirais le rester, mais je réalisais que j’aurais besoin d’aide pour être présente sur les chantiers, très tôt le matin. À tout ceci s’ajoutaient quelques doutes… Est-ce que j’allais être capable de suivre le rythme, autant physiquement que mentalement?»

Depuis octobre 2018, Annie a travaillé huit mois sur les chantiers et trois mois à la conception de plans. Elle rayonne! Ainsi se termine notre entrevue: «Les filles, prenez votre place, car personne ne va vous la donner. On travaille dur sur la construction, mais on a aussi tellement de plaisir. N’hésitez pas à foncer!»