Recruté à l’étranger par Olymel Ange-Gardien, Fabrice Randriamora vit son premier hiver québécois. (Photo Olymel Ange-Gardien) 

Du recrutement à l’étranger vers l’intégration

LES CHRONIQUES DU QUARTIER

Le Canada Français, N°22 – jeudi 3 février 2022

Par Manon Racine

Du recrutement à l'étranger vers l'intégration

Janvier est enfin derrière nous avec ses grands froids et ses tempêtes de neige. Enfin ! Je n’ose même pas imaginer comment doit se sentir une personne qui vit son premier hiver au Québec. C’est d’ailleurs par une journée de grande tempête hivernale que j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Fabrice Randriamora, nouvellement arrivé, originaire de Madagascar.

Fabrice fait partie des quelque 30 nouveaux arrivants recrutés à l’étranger par Olymel Ange-Gardien (anciennement F. Ménard), qui ont foulé le sol québécois en août 2021. Voici son histoire, son parcours, ce qui l’a mené à venir s’installer ici et devenir boucher industriel à l’usine d’abattage située à L’Ange-Gardien.
Tout d’abord, saviez-vous que plus de la moitié des jeunes diplômés de l’Université ne trouvent pas d’emploi à Madagascar ? La population de ce pays insulaire est jeune et le taux de chômage y est très élevé. Fabrice a donc décidé de découvrir le monde et de se donner un meilleur avenir.

Pas trop de surprises

Il me raconte : « C’est en février 2020 que tout a commencé, lors de ma rencontre avec les recruteurs de Olymel Ange-Gardien. Je voulais venir au Canada, car là, il y a tout ! Heureusement, l’entreprise était là pour nous embaucher. Il aura fallu plus d’une année avant d’arriver ici, mais dès l’embauche, j’ai fait des recherches pour mieux me préparer à ce qui m’attendait. De cette façon, quand je suis passé du virtuel au réel, je n’ai pas eu trop de surprises. »

Fabrice ajoute : « Il a été plus facile pour moi d’immigrer au Québec, car je parlais déjà le français. Cependant, la chose la plus importante qui m’a marqué à mon arrivée, c’est l’accent québécois. Le français québécois est vraiment impressionnant avec ses mots contractés qui donnent de la spécificité à cette langue, parlée différemment ici. J’ai déjà hâte de jaser en québécois moi aussi, » me dit-il en riant !

 

Aide à l'intégration

Dans le but d’accompagner leurs nouveaux salariés et de les aider à bien s’intégrer, Olymel Ange-Gardien a contacté le programme L’ANCRE, du Quartier de l’emploi, pour offrir la session « Objectif Intégration ».

 

Valérie Huppé, formatrice interculturelle explique : « D’une durée de 24 heures, la session « Objectif Intégration » est divisée en huit blocs de trois heures qui survolent les codes culturels, les valeurs démocratiques ainsi que les valeurs québécoises. Elle comporte trois sections soit : Diversité et adaptation au Québec, cinq clés pour mieux comprendre le Québec et le monde du travail au Québec. La session donne de meilleures connaissances aux nouveaux arrivants sur notre société et les guide pour mieux s’y retrouver. »

 

Appréciation

Fabrice me parle également de son expérience de la session offerte : « J’ai appris et compris beaucoup de choses. Par exemple, ici au Québec, les gens sont courtois, mais il y a systématiquement une séparation entre la vie familiale/personnelle et le travail. Ici, ce sont des collègues et on doit respecter la bulle du travail. Dans mon pays d’origine, on reçoit souvent les amis du travail à souper le week-end. Valérie nous a expliqué cette différence et cela nous aide à mieux comprendre la culture québécoise. »

 

Elle poursuit : « Les sujets les plus appréciés sont souvent ceux qui touchent l’emploi, les bulletins de paie y sont expliqués, dont les déductions qu’on y retrouve comme les impôts. On y parle aussi des lois du Québec, de l’histoire, de nos origines et de la diversité. Il y a une grande place pour que les nouveaux arrivants puissent partager leur réalité et nouer de belles amitiés. Le but ultime, c’est de les outiller davantage et favoriser leur intégration dans la société québécoise. Par la suite, cette session les aidera au moment de leur demande de sélection permanente. »