Entrevue inspirante avec les deux pompières de Saint-Jean-sur-Richelieu
En mai, le COFFRE, Centre d’Orientation et de Formation pour Femmes en Recherche d’Emploi, et le RMONT (Réseau montérégien des organismes non-traditionnels) célèbrent les femmes inspirantes, mettant en lumière leur parcours professionnel, notamment dans les métiers à prévalence masculine.
J’ai eu le plaisir de recevoir en entrevue Raphaëlle Gagnon-Blais et Charlie Prince Patenaude, deux pompières de Saint-Jean-sur-Richelieu. Elles seront à l’honneur dans notre podcast ” Les Elles de l’avenir, de la botte à cap aux talons hauts “, diffusé dans la semaine du 20 mai. Deux femmes passionnées, aux parcours distincts, mais unies par leur amour du métier de pompière.
Pour Raphaëlle, son choix professionnel s’est fait très jeune, en 4e secondaire, une « illumination » dans son cours d’anglais « Oh, j’aimerais être pompière » me partage-t-elle. Malgré l’absence de modèles familiaux dans ce domaine, elle a suivi son instinct et s’est renseignée à la caserne locale. La personne responsable lui a demandé de revenir à ses 18 ans.
« J’ai bien vite réalisé qu’être pompière, ce n’est pas juste éteindre des feux! Je suis rapidement tombée en amour avec le métier. Je me suis mise à aimer le métier parce que je l’ai fait! C’est un peu à l’envers de ce que l’on fait d’habitude, car j’ai fait ma formation après : Pompier 1, DEP, Technique. » me partage Raphaëlle.
Elle a été encouragée et soutenue par ses parents malgré les peurs sur le côté « dangereux » et différent de ce que l’on voit comme métier pour les femmes. La passion de son métier et sa grande débrouillardise ont vite rassuré ses parents. Ils sont aujourd’hui très fiers de son parcours.
C’est en janvier dernier que Raphaëlle est devenue la 1re pompière permanente du Service de sécurité incendie de Saint-Jean-sur-Richelieu, depuis sa fondation, en 1876. Elle est impliquée au sein du comité Sacré feu et du groupe d’instructeurs Sauvetage technique.
Petite anecdote sur Raphaëlle : elle est également tatoueuse!
Parcours différent
Pour sa collègue Charlie, c’est une démarche d’orientation qui l’a amenée à son métier de pompière. Elle m’a partagé que l’envie de cette carrière était très présente à l’adolescence, mais lorsqu’elle réfléchissait à son choix de programme au Cégep, ses parents l’ont fortement conseillée « d’aller vers un choix de métiers plus stable avec moins de risques de blessures ». Elle a donc choisi de devenir enseignante en éducation physique.
C’est quelques années plus tard, éloignée dans une autre province que l’appel du métier s’est fait entendre de nouveau. « Je suis assez loin, je suis rendue assez vieille, je fais mes propres choix donc une fois engagée à la caserne, je les ai appelés et je leur ai dit « papa, maman, je suis rendue pompière! ». Me raconte Charlie. Ses parents se sont vite rendu compte de la passion et de l’étincelle dans les yeux de leur fille. Elle me mentionne fièrement leur grand soutien, ainsi que celui de son conjoint, tout au long de son retour aux études.
Elle est aujourd’hui officiellement pompière, elle a intégré le Service de sécurité incendie de Saint-Jean-sur-Richelieu, en octobre 2023. Elle s’est jointe à Raphaëlle sur le projet Sacré feu et elle fait partie également du comité Santé physique. Elle enseigne toujours l’éducation physique en milieu scolaire ainsi qu’à l’Institution de protection contre les incendies du Québec.
Petite anecdote sur Charlie : elle a gravi le camp de base de l’Everest!
Selon Charlie, « il n’y a pas de métiers faits pour les hommes ou pour les femmes, c’est juste fait pour un style de personne en particulier! Tu choisis le mode de vie qui va avec le métier et tous les modes de vie ne sont pas faits pour tous! ». Termine-t-elle.